La Relève
Louis Marq, Poèmes de guerre, Haute Avesnes (Pas de Calais), 20 juillet 1915
Le village est un tas de pierre et la rue
Est une sape étroite où l'on est enterré:
L'obus, dans la ruine, est comme une charrue
Que l'on repasserait dans un champ labouré.
Les arbres, en été, sont plus nus qu'à l'automne,
Et ceux qu'au bord des trous la mitraille a laissés,
Vers le ciel où, lugubre, un sifflement résonne,
Tordent leurs bras meurtris comme de grands blessés.
Mes poilus, dans l'eau sale où la lune se joue,
Arrachent pas à pas leurs souliers de la boue,
Riant d'un rire lourd dont l'accent sonne faux,
Cependant qu'on entend la mort, dans la tranchée,
Parmi tous ces enfants, dont l'échine est penchée,
Passer brutalement les grands coups de sa faux.
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